Date: 21/11/1890



Place: Milano

ID: CLET001974




97

p.180-181-182-183-184-185

CLET001974

 

 

Milan, 21 Novembre 1890

M.r R. Von Gross  

Bayreuth (Bavière) 

 Je vous remercie beaucoup, cher Monsieur, de l’aimable communication que vous me faites avec vôtre estimée du 18 cour.

                Les lettres du 7 et du 11 cour= de M.r Fiscowich  meritent un examen très serieux, car elles partent d’un point de vue bien different du nôtre. Avant tout je dois rectifier une opinion de M.r Fiscowich , qui vous dit qu’une réduction est possible comme desir de plaire à la Maison Ricordi. C’est une opinion tout à fait erronée – car ce n’est pas le but de plaire ou non à nôtre maison, qui n’a rien à voir dans le droits des heritiers Wagner , et qui certainement peut très bien se passer de la somme modeste qu’elle peut percévoir pour location du materiel, somme qu’elle refuserait même si très importante, dans le but de rendre service aux heritiers Wagner.

                Franchement, cher Monsieur Gross, permettez moi de vous dire qu’à mon point de vue, M.r Fiscowich ne vous donne pas un bon conseil, en poussant à un procès en Espagne. Il se fait fort du fameux article 14 de la trop fameuse convention de Berne. Comme vous devez bien penser, la somme d’interêt que j’aurais à faire valoir d’après cet article, serait enorme, car pour nôtre maison il s’agirait néanmoins que d’une partie des œuvres de Rossini , Bellini et Donizetti , et d’un grand partie des œuvres de Verdi . J’ai donc longuement etudié cette question, j’ai consulté des hommes eminents de loi, et j’ai dû bien à contrecœur me persuader du très grand danger qui resulterait d’un procès. Oui, l’art.14 de la Convention de Berne serait excellent!!.... mais son effet est completement nul en force du protocole qui suit la susdite convention. Je connais très bien la marche du Congrès de Berne : les delegués italiens et français, d’accord avec le delegué Suisse avaient stylé l’art. 14, accepté au commencement. Mais les delegués anglais, espagnols, ont compris toute sa valeur, et n’etant  pas des pays de production artistique, ont insisté pour le protocole, detruisant ainsi la force de l’art.14: les insistences des delegués français et italiens n’ont pas abouti – et malheureusement le delegué allemand n’a pas compris la valeur de l’art.e 14 au point de vue des œuvres allemandes.

                Veuillez bien lire l’arte 4 du protocole , qui vise l’art.e 14 de la convention!!... il place ni plus, ni moins les œuvres, que dans le conditions identhiques resultantes des Conventions entre pays et pays. Ainsi, soit les œuvres allemandes, soit les œuvres italienne se trouvent dans leurs conditions primitives, et la Convention de Berne ne leurs apporte aucun avantage. Il se peut que d’aucun trouve exagerée cette appreciation!... et par là qu’il dise: ce n’est pas clair… autant vaut tenter une solution par un procès!! – Pour moi… c’est clair: le procès serait perdu! – Car, Monsieur Gross, songez bien que toutes le directions des théâtres, les editeurs, la presse, prepareront l’opinion publique en sens contraire, et je ne sais pas, par le temps qui courent, si nous pourrons crier comme le meunier: Il y a des juges à Berlin!!  – Vous m’avez ecrit d’esperer l’appui de la Reine!... mais que peut-il valoir dans un pays régi constitutionnellement, et ou il suffirait d’une interpellation au Parlement, pour faire pencher d’une coté, plutôt que de l’autre celle que, par mauvaise habitude sans doute, on appelle la balance de la justice?......  

                Ne croyez-pas que je suis resté chez-moi tranquillement à etudier l’article 14!! – J’ai agi, fait agir…..  mais rien on n’a pu faire – ni la Societé des Auteurs de Paris à fait mieux, après un long travail, qui continue encore.

                Si le procès est perdu, toutes nos œuvres datant d’une certaine epoque sont perdues, ainsi que les œuvres de Wagner!! – Les editeurs allemand vendront deux, trois, quatre partitions au prix de 300 m.s  – et puis tout sera fini! on en fera çe que l’on voudra….. on arrangera de mieux au mieux, on chantera, Dieu sait, quelles paroles, et l’exercice d’un droit que l’on aurait pu faire enter patiemment et peu à peu dans les habitudes, serait ainsi completement perdu.

Mr Fiscowich dans sa lettre du 7 cour:/ vous donne comme exemple les recettes et les droits relatifs perçus pour [sic] une troupe dramatique francaise! – Je trouve que cet exemple ne compte absolument rien. Avant tout quelles œuvres on a représentées ?... Sans aucun doute des œuvres modernes! – d’où la legalité des droits. Et même si on avait donné des œuvres tombantes sous le dispositions du protocole de Berne , n’oublions pas qu’il s’agit d’une troupe française, qui avait tout interêt à reconnaître les droits aux auteurs français, qui auraient pu très bien faire valoir çes mêmes droit ensuite! –  A part celà, nous ne croyons pas prudent, ou equitable, faire payer des droits aussi forts pour le réprésentations d’opéras, que pour celles dramatiques, car il n’y a pas de comparaison dans les dépenses qui entraine la mise en scène et la réprésentation d’un opéra, à la place d’un drame ou d’une comedie. Je crois qu’il faut avoir un but bien plus elevé, et que tout en sauvegardant le interêts qui nous sont confiés, il faut plutôt aider les theâtres qui, vous le savez, ne se trouvent pas â notre epoque, en des conditions de richesse et de prosperité.

Dans la lettre du 11 cour. – M.r  Fiscowich marque un peu plus la crainte de voir la Maison Ricordi empieter sur le droits des héritiers Wagner . Vous pouvez le rassurer complétement!....  Au fin fond, c’est plutôt la crainte de voir diminuer l’interêt materiel que M.r Fiscowich peut espérer d’après les pouvoirs qu’il paraît avoir des heritiers Wagner . Moi je suis venu à vous en pleine et entière bonne foi: j’ai mis a vôtre disposition soit l’experience de presque un siècle d’affaires, et d’au moins cinquante années de travail pour defendre la proprieté artistique et intellectuelle, soit l’influence plus ou moins modeste que notre bon nom peut exercer.

Nos rélation avec les Directions des theâtres sont excellentes: ainsi la Direction de Madrid a cru la faire valoir, et naturellement dans la defense de çe qu’elle croit être son droit, elle a usé, par l’entremise d’un ami personnel, M.r Mancinelli , de phrases benevoles à nôtre addresse = la question veritable c’est de faire payer le droit de representation: le reste, c’est beaucoup de fumée et pas de rôti! –

Pour ce qui regarde Bilbao , je crois vous avertir que aussitôt eu votre autorisation amicale, vous avez été credité de 400 francs, que vous trouverez dans votre compte de fin d’année.

Enfin, cher Monsieur Gross , nous sommes à vos ordres et il depend de vous à nous indiquer la marche à suivre. Je ne vous cache pas que j’y songe beaucoup, car un procès perdu, serait aussi une perte enorme pour nôtre maison, vu que l’on affirmerait un principe que nous tachons de combattre par des moyens de prudence, et non de jurisprudence.

Et puisque je vous ai affligé avec une si longue lettre, permettez-moi de vous dire encore une chose toute à fait confidentielle. Après plus d’une année de pourparlers et de correspondance avec M.r Furstner de Berlin , je croyais enfin avoir tout arrangé! – Mais dans le traité il y a quelque chose qui n’est pas clair du tout. Appartient-t-il à Monsieur Furstner un droit quelquonque de représentation?... Voulez-vous examiner vos contrats avec M.r Furstner?.... Un fois autorisés par vous, croyez-vous passer outre, et louer la partition italienne, bien entendu en reservant à  M.r  Furstner la somme qui lui reviendrait de droit?...

Il faudrait absolument arranger tout ça et faire marcher enfin regulièrement toutes çes affaires.

Dans vôtre lettre du 18 cour/ = vous vous montrez disposé à faciliter sur la somme pour Madrid , pourvu que le droit des heritier Wagner soit reconnu: celà est tout naturel. Veuillez bien nous dire quelle somme nous devons demander à Madrid, et si la direction accepte, il va sans dire que le contrat portera la formule selon nos accords, sans celà je ne signerai pas.        

En attendant l’honneur de vous lire, agréez, Monsieur, l’assurance de toute ma considération.

Ve De Giulio Ricordi

 

Ci inclus 2 lettres de retour

 

97.

pp. 180-185

CLET001974

 

Milan, 21 November 1890

 

M.r R. Von Gross

Bayreuth (Bavaria)

 

   Thank you very much for the information you so kindly provided in your esteemed letter of the 18th of this month.

   The letters from M.r. Fiscowich dated the 7th and 11th of this month deserve particularly careful examination because their point of view is decidedly different from ours. First of all, I must correct the opinion of M.r. Fiscowich , who says that Casa Ricordi would be satisfied with a reduced figure. This is completely mistaken, because the objective is not whether to satisfy our company, who has nothing to do with the rights of the Wagner heirs, and who can easily forgo the modest sum that might be had from the rental material, a sum we would refuse even if it were a considerable one as a favor to the heirs.

   Frankly, dear Monsieur Gross , allow me to say that I believe you are ill-advised by M.r. Fiscowich , who advises you to pursue a legal challenge in Spain, basing his argument on the famous article 14 of the well-known Bern Convention . As you undoubtedly know, the monies owed that I could claim according to this article would be enormous, given that for our company they involve nothing less than a number of operas by Rossini , Bellini , and Donizetti , and a good portion of the operas by Verdi. I have therefore studied the question at length and consulted eminent  lawyers, and I have been forced most reluctantly to recognize how terribly dangerous a legal challenge would be. Certainly, article 14 of the Bern convention seems excellent indeed!!.... but its effect is totally nullified by the protocol that follows the aforesaid convention. I know very well how the Bern Congress went: the Italian and French delegates, in agreement with the Swiss delegate, formulated art. 14, which was initially accepted. But the English and Spanish delegates realized just what it entailed and, as representatives of countries with no artistic production of their own, they insisted upon the protocol, thereby destroying the effectiveness of art. 14. The objections of the French and Italian delegates came to naught, and unfortunately the German delegate did not understand the advantages of art. 14 for German operas.

   Please read art. 4 of the protocol , which regards art. 14 of the convention !!... It does nothing more than put our operas in the same conditions they already had as determined by the Conventions of the individual participant countries. Consequently, German and Italian operas both find themselves in the same situation as before, and the Bern Convention brings them no advantage. It could be that someone will find my conclusions exaggerated and therefore says: “But it is not clear… nothing is lost by attempting to find a solution through a legal challenge!!” – According to me, however, it is clear: the cause would be lost! – because, Monsieur Gross, you must realize full well that all the theatrical administrations, the publishers, and the press will condition public opinion against us, and I cannot be certain that, with times being what they are, we could appeal like the miller: There are judges in Berlin !! – You have told me that I should hope for support from the Queen!... but how does that help in a constitutionally-based country, one in which it would be sufficient to seek parliamentary intervention to give greater weight to one side rather than the other of what we perhaps carelessly call the balance of justice?.....

   Don’t think that I remained at home quietly studying article 14!! – I took action and roused others to action…. but there was nothing to be done – nor was the Authors’ Association of Paris able to do better after considerable work, which continues even now.

   If the court does not rule in our favor, all of our operas from a certain epoch are lost, as are the operas of Wagner!! – The German publishers will sell two, three, or four scores for 300 marks – and it will all end there! one will be able to do whatever one wants ….. there will be a constant stream of new arrangements, set to God only knows what text, and the chance to exercise a right that could have been introduced patiently, so that it might gradually become accepted practice, will be lost forever.

   In his letter of the 7th M.r Fiscowich gives as an example the ticket sales and auxiliary rights from a French theatrical troupe! – I find this example to be absolutely worthless. First of all, what operas were performed?... No doubt modern operas! – which implies that the application of rights was uncontestable. And should they have performed operas that fall under the dispositions of the Bern protocol, let us not forget that it was a French troupe, who had every reason to recognize the rights of French composers, given that these composers would have had no difficulty in obtaining what they were due! – That aside, we find it neither prudent nor fair to claim rights for opera performances that are as high as those for theatrical works, given that there is no comparison between the costs involved in mounting and performing an opera and what is needed for a drama or a comedy. It seems to me there should be a much more far-reaching objective, which is that, while safeguarding the interests with which we have been entrusted, we should also help the theatres who, as you know, are hardly enjoying the most prosperous circumstances these days.

   In his letter of the 11th M.r. Fiscowich also emphasizes his fear that Casa Ricordi might trample the rights of the Wagner heirs. You can reassure him completely!... In the end, given the power he seems to exercise on behalf of the heirs, M.r Fiscowich should rather fear the possibility of diminishing financial gains. My observations are offered to you in complete and utter good faith: I have placed at your disposal the experience gained from nearly a century of business affairs, at least fifty years of work in the defense of artistic and intellectual property, and the more or less modest influence our good name can bring to bear.

   Our rapport with the theatrical administrations is excellent: in fact, the administration of Madrid has deemed it most worthwhile , and they have spoken kindly of us – albeit in defending  what they believe to be their right – as referred to me by a personal friend, M.r Mancinelli . The real point is to convince them to pay performance rights; the rest is all show and no substance! –

   With regard to Bilbao , I want to let you know that as soon as your authorization arrived 400 francs were credited to your account, which you will find on your statement at the end of the year.

   Finally, dear Monsieur Gross , we await your orders, and it is up to you to decide how we should proceed. I must admit that I think about it often, because taking this to court and losing would also mean an enormous loss for our company, since it would confirm a principle we prefer to fight with prudence rather than jurisprudence.

   And seeing that I have troubled you with such a long letter, allow me to tell you one more thing which is absolutely confidential. After more than a year of negotiations and correspondence with M.r Furstner in Berlin, I thought I had finally arranged everything! – But in the agreement there is something that is not clear at all. Is M.r Furstner to receive any performance rights?... Would you be so kind as to examine your contracts with him?..... Once you have given your authorization, do you think the Italian score can be promoted and rented, clearly with M.r Furstner receiving the sum he is properly owed?...

   It is absolutely necessary to organize all of this and to resolve these various issues so that things finally function as they should.

   In your letter of the 18th  you suggest that you are willing to negotiate the sum for Madrid as long as the rights of the Wagner heirs are respected, which is obviously understood. You therefore need to tell us what sum we should ask from Madrid, and if the administration accepts it, it goes without saying that the contract will read according to the terms we have agreed upon, otherwise nothing will be signed.

   As I await the honor of your response, please accept this assurance of my utmost respect and consideration.

Yours most sincerely, Giulio Ricordi

 

Enclosed: two letters to be returned to you

 

 

 

 

 

97

p.180-181-182-183-184-185

CLET001974

Milano, 21 Novembre 1890

Sig.r R. Von Gross.

Bayreuth (Baviera)

La ringrazio molto della gentile informazione che mi ha trasmesso con la sua stimata del 18 corr/.

        Le lettere del 7 e dell’11 corr.= del S.r Fiscowich meritano un esame molto attento, perché partono da un punto di vista assai diverso dal nostro. Prima di tutto devo rettificare un parere del Sig.r Fiscowich, che le dice che è possibile una riduzione per compiacere Casa Ricordi. Si tratta di un parere completamente sbagliato – perché lo scopo non è compiacere o meno la nostra ditta, che non c’entra niente con i diritti degli eredi Wagner, e  può benissimo fare a meno della somma modesta che potrebbe percepire per il noleggio del materiale, somma che rifiuterebbe quand’anche grossissima, allo scopo di fare un favore agli eredi Wagner.

        Francamente, caro Signor Gross, mi consenta di dirle che a mio avviso il Sig.r Fiscowich non le dà affatto un buon consiglio spingendo per un processo in Spagna. Si fa forte del famoso articolo 14 della arcifamosa convenzione di Berna. Come lei sa sicuramente, la somma degli interessi che potrei far valere secondo quest’articolo sarebbe enorme, dato che per la nostra ditta si tratta nientemeno che di una parte delle opere di Rossini, Bellini e Donizetti, e di una gran parte delle opere di Verdi. Ho quindi studiato lungamente la questione, ho consultato eminenti uomini di legge, e molto a malincuore ho dovuto convincermi del grandissimo pericolo che deriverebbe da un processo. Certo, l’art.14 della Convenzione di Berna sarebbe eccellente!!.... ma il suo effetto è totalmente nullo a causa del protocollo che segue la suddetta convenzione. Conosco molto bene l’andamento del Congresso di Berna: i delegati italiani e francesi, d’accordo con il delegato svizzero avevano stilato l’art.14, inizialmente accettato. Ma i delegati inglesi e spagnoli ne hanno capito tutta la portata, e non venendo da paesi di produzione artistica, hanno insistito per il protocollo, distruggendo con ciò la forza dell’art.14: le insistenze dei delegati francesi e italiani non hanno portato a nulla – e sfortunatamente il delegato tedesco non ha capito il valore dell’art.14 dal punto di vista delle opere tedesche.

        Legga per cortesia l’art.° 4 del protocollo, che riguarda l’art.° 14 della convenzione!!... Non fa né più né meno che piazzare le opere nelle stesse identiche condizioni di quelle derivanti dalle Convenzioni fra un paese e l’altro. In tal modo, sia le opere tedesche che quelle italiane si trovano nelle condizioni di partenza, e la Convenzione di Berna non apporta loro alcun vantaggio. Può darsi che qualcuno trovi esagerata questa valutazione!... e quindi che dica: non è chiaro… tanto vale tentare di trovare una soluzione tramite un processo!! – Secondo me… è chiaro: il processo sarebbe perso! – Perché, Signor Gross, deve sapere che tutte le direzioni dei teatri, gli editori, la stampa, prepareranno l’opinione pubblica in senso contrario, e non so se, con i tempi che corrono, potremmo gridare come il mugnaio: Ci sono dei giudici a Berlino!! – Lei mi ha scritto di sperare nell’appoggio della Regina!... ma che valore può avere in un paese retto costituzionalmente, e nel quale sarebbe sufficiente un’interpellazione parlamentare per far pendere da un lato piuttosto che dall’altro quella che, forse per cattiva abitudine, chiamiamo la bilancia della giustizia?......

Non creda che io me ne sia rimasto tranquillamente a casa a studiare l’articolo 14!!  – Ho agito, fatto agire….. ma non c’è stato nulla da fare – né la Società degli Autori di Parigi ha fatto meglio, dopo un lungo lavoro, che continua ancora.

                Se il processo è perduto, tutte le nostre opere di una certa epoca sono perdute, così come le opere di Wagner!!  – Gli editori tedeschi venderanno due, tre, quattro partiture al prezzo di 300 marchi  – e tutto finirà lì! se ne potrà fare quello che si vorrà….. si faranno sempre nuovi arrangiamenti, si canterà Dio sa quali parole, e l’esercizio di un diritto che pazientemente e poco a poco si sarebbe potuto far entrare nelle abitudini sarà così completamente perduto.

        Nella sua lettera del 7 corr./ il Sig.r Fiscowich le porta come esempio gli incassi e i  diritti connessi percepiti da una troupe teatrale francese! – Trovo che questo esempio non conti assolutamente nulla. Prima di tutto che opere si rappresentavano?... Senza dubbio delle opere moderne! – da cui la legittimità dei diritti. E quand’anche avessero dato delle opere che ricadono sotto le disposizioni del protocollo di Berna, non dimentichiamo che si tratta di una troupe francese, che aveva tutto l’interesse a riconoscere i diritti a degli autori francesi, che avrebbero potuto senza difficoltà far valere tali diritti in seguito! – A parte ciò, noi non riteniamo prudente, o equo, far pagare per le rappresentazioni di opere dei diritti altrettanto forti di quelli delle opere teatrali, perché non c’è paragone fra i costi che comporta la messa in scena e la rappresentazione di un’opera, con quelli di un dramma o di una commedia. A me sembra che si debba avere un obiettivo molto più alto, e che pur salvaguardando gli interessi che ci sono affidati, si debba piuttosto aiutare i teatri che, come lei sa, non si trovano certo al giorno d’oggi in delle condizioni di ricchezza e prosperità.

Nella lettera dell’11 corr. – il Sig.r Fiscowich sottolinea ulteriormente la paura di vedere Casa Ricordi calpestare i diritti degli eredi Wagner. Può rassicurarlo completamente!... Alla fin fine, visti i poteri che sembra avere per conto degli eredi Wagner, il Sig.r Fiscowich deve piuttosto temere di veder diminuire l’interesse economico. Io mi sono rivolto a lei in piena e totale buona fede: ho messo a sua disposizione sia l’esperienza di quasi un secolo di affari, e di almeno cinquant’anni di lavoro in difesa della proprietà artistica e intellettuale, sia l’influenza più o meno modesta che il nostro buon nome può esercitare.

Le nostre relazioni con le Direzioni dei teatri sono eccellenti: infatti la Direzione di Madrid ha ritenuto di farla valere, e naturalmente in difesa di ciò che ritiene un suo diritto, ha fatto uso, per mezzo d’un amico personale, il Sig.r Mancinelli, di frasi benevole nei nostri riguardi = il punto vero è far pagare i diritti di rappresentazione: il resto, è molto fumo e poco arrosto! –

Quanto a Bilbao, tengo a informarla che appena avuta la sua amichevole autorizzazione, lei è stato accreditato di 400 franchi, che troverà sul suo conto di fine d’anno.

Infine, caro Signor Gross, siamo ai suoi ordini e dipende da lei indicarci il percorso da seguire. Non le nascondo che ci penso molto, perché un processo perduto sarebbe anche un’enorme perdita per la nostra ditta, visto che si affermerebbe un principio che noi cerchiamo di combattere attraverso la prudenza, non la giurisprudenza.

E poiché l’ho afflitta con una lettera così lunga, mi permetta di dirle ancora una cosa davvero confidenziale. Dopo più di un anno di trattative e di corrispondenza con il Sig.r Furstner di Berlino, pensavo finalmente di aver combinato tutto! – Ma nel trattato c’è qualcosa che non è per niente chiaro. Il Sig.r  Furstner ha un qualsivoglia diritto di rappresentazione?... Le dispiacerebbe esaminare i suoi contratti con il Sig.r  Furstner?..... Una volta autorizzato da lei, pensa di poter avanzare e noleggiare la partitura italiana, beninteso riconoscendo al Sig.r  Furstner la somma che gli spetta di diritto?...

Bisognerebbe assolutamente organizzare tutto questo e far funzionare finalmente come si deve tutte queste questioni.

Nella sua lettera del 18 corr/ = lei si mostra disponibile a venirci incontro circa la somma per Madrid, fatto salvo che i diritti degli eredi Wagner siano riconosciuti: questo è scontato. Ci dica dunque che somma dobbiamo chiedere a Madrid, e se la direzione accetta, va da sé che il contratto porterà la formula secondo i nostri accordi, senza di che non firmerò.

In attesa dell’onore di leggerla, voglia gradire l’assicurazione di tutta la mia considerazione.

S.o D.o Giulio Ricordi

Qui accluse 2 lettere di ritorno

     


Named works
La Straniera


Named theatres
Teatro Real

Typology copialettere
Sub-tipology letter
Writing manuscript
Language french

Letter name DOC01827.097
Volume Signature DOC01827
Year 1888-1901
Volume 01
Pag 180-185
No. pag 6