Dieppe, 1^er oct. 1861

Mon cher Éditeur

Depuis très longtemps je veux vous écrire au sujet des charmants articles que vous avez eu la bonté de m’envoyer cet hiver à Paris. Je le vois, votre Gazette Musicale est on ne peut plus indulgente et l’éloge qu’elle a bien voulu faire de ma musique en est une preuve. Aussi ai-je été très touché de cette bonne appréciation pour laquelle je vous prie de recevoir mes plus sincères remerciements.

J’ai aussi à vous entretenir de ma dernière publication en France : L’École Chantante du Piano, dont vous avez consenti à faire le dépôt en Italie sous votre égide, en attendant que j’en détermine la valeur.

Cet ouvrage obtient ici un grand succès et je ne doute pas de sa réussite chez vous. L’école du chant manquait complètement pour le Piano et je crois avoir comblé ce vide.

Je ne sais si vous avez eu la pensée ou le temps de jeter un coup d’œil sur ces trois recueils, que j’évalue à mille francs pour toute l’Italie. Si vous le désirez je vous en enverrai de nouveaux exemplaires pour que vous en puissiez faire une juste appréciation.

J’aurai le plaisir de vous envoyer un de ces jours l’autographe que vous m’avez fait l’honneur de me demander, heureux de faire partie de votre brillante collection.

En attendant votre réponse à Paris le 15 de ce mois, acceptez je vous prie, mon cher Éditeur l’assurance de mes sentiments très dévoués.

Félix Godefroid

à Paris 31 Boulevard Sébastopol

Jusqu’au 10 à Dieppe

n° 1 Rampe du château