Paris 25 nov. 68

Monsieur.

J’étais en Belgique avec Ulman [sic][1] depuis le 3 novembre, c’est ce qui m’a privé du plaisir de vous répondre.

Je viens de nouveau d’examiner la harpe.

1° Modèle pour les adultes hauteur 1.70

2° L’extension est de 6 octaves

3° La pédale agit aussi sur mi sur-aigu.

4° Quant à la voix, je ne puis rien vous en dire, la harpe n’a pas une seule corde ; mais c’est une harpe anglaise d’Érard et la crois excellente

5° Le mécanisme sera parfait en sortant des mains de l’ouvrier.

Mon appréciation, la voici :

Cette harpe, après la petite réparation de 100 ^fr, vaudra 1 500 fr.

Les peintures en sont fines et très-conservées, le mécanisme est anglais, c’est tout dire, et la voix sera celle des harpes d’Érard.

L’emballage coûterait 25 à 30 fr. harpe dans sa caisse couverte de foin et de toile.

Je suppose qu’elle irait par le chemin de fer et non par mer.

Je ne ferai rien avant d’avoir reçu votre réponse dans la crainte que vous n’ayez changé d’avis.

Hâtez-vous seulement, cher Monsieur, car je ne réponds de rien.

Je vous remercie des cent francs à vue pour Don Carlos.

Conservez ce mot comme reçu.

Mille compliments très empressés

de votre dévoué

Félix Godefroid

Je crois que la méthode de Labarre est à Schoonenberger[2].

En tout, mes œuvres p^r harpe sont de six publiées. Vous les connaissez La Ronde des sylphes, le Rêve, la Mélancolie Les gouttes de Rosée, Jeune et vieille, Les Adieux. Il y a un duo p^r [pour] 2 harpes de mon frère[3] chez Chaillot [sic] (très-difficile) Vous ne voulez donc plus rien de moi ?[4]