Monsieur.
Mr Léon Escudier m’a prié de vous écrire et de m’entendre avec vous au sujet de mon morceau sur Rigoletto[1]. Maintenant que vous nous avons droit de propriété en Italie, je serais bien heureux d’avoir affaire avec votre Maison, dont la grande importance me mettrait immédiatement en contact avec toute la Lombardie. Indépendamment de Rigoletto, j’aurais à vous proposer mon album de cette année, qui se compose comme toujours (depuis 10 ans) de six morceaux de genre de moyenne force. En voici les titres : Les Alpes (tyrolienne) Les sorcières (Ronde fantastique) Voici le jour (Aubade) Un soir à Lima (sérénade) La fête des moissons et La séparation (romance sans paroles)[2]
Ces morceaux vont paraître le mois prochain chez Colombier (Paris) Schott (Allemagne) Cramer et Béale (Londres) et chez vous, peut-être Monsieur, si nous pouvons nous entendre.
Mon prix serait de 100 fr. par morceaux. J’ai fait la même proposition à Mr Schott qui vient de m’écrire au sujet de la Lombardie. Entre ce prix et celui de Paris qui est de 800 fr. il y a tout un monde. Pardon de vous donner ces détails, mon nom n’est peut-être pas encore parvenu jusqu’à vous, et j’ai besoin de me présenter sous un jour au moins favorable.
Par Pour plus de sûreté je vous enverrai si vous le désirez les sept compositions dont je viens de vous parler, à moins que votre réponse, que j’espère sous peu, ne m’ôte tout espoir de traiter avec vous.
Croyez Monsieur, à l’expression de mes sentiments très-distingués.
Félix Godefroid
31 Bd de Sébastopol
Paris