Paris rue de Calais 4
3 Janvier
1867

Monsieur

La réponse que vous avez faite à ma lettre à propos de ma messe des Morts change tout à fait la question.

Puisque les planches de cette partition n’existent plus on ne peut les corriger, et l’on ne peut refaire celle où sont les changemens sans refaire aussi celles qui précèdent ou qui suivent, car on ne peut imprimer une page isolément.

Il faut donc (je viens de les compter) graver douze planches nouvelles et les réimprimer ensuite en ayant bien soin de laisser à la demi page un onglet assez long pour que le relieur puisse la fixer solidement à la place de la demi feuille à la quelle on devra la substituer.

Cette gravure et l’étain de douze planches couteront au plus 60 fr., et encore vous pourrez revendre les douze planches après qu’on aura tiré les exemplaires nécessaires.

Veuillez donc me faire savoir le plus tôt possible si vous consentez à faire cette dépense, et à faire corriger tous les exemplaires que vous avez en magazin. Dites moi combien vous avez d’exemplaires en magazin.

à quel prix vous me passeriez les exemplaires que je voudrais acquérir. Et quand cela pourrait être fait.

Il faudrait, bien entendu, m’envoyer un exemplaire épreuve que je paierais, avant de m’envoyer les autres; afin que je puisse voir si le travail est bien fait.

Il faudrait en outre des 12 planches nouvelles corrigées avec soin, corriger au crayon et au grattoir les petites fautes qui sont disseminées dans le reste de la partition et dont je vous enverrais l’indication exacte dans un exemplaire préparé pour cela.

Votre édition est admirable et il serait vraiment dommage de la laisser ainsi incorrecte.

J’en acheterai un nombre d’exemplaires d’autant plus considérable que vous me les laisserez à meilleur marché.

Je n’ai pas besoin de vous dire qu’il faut employer les mêmes poinçons, les mêmes lettres, et les mêmes ouvriers, s’il se peut, pour faire ce travail.

Votre tout dévoué
Hector Berlioz