Paris 10 fév. 1864

Monsieur Ricordi à Milan

Pardonnez-moi d’être resté si très longtemps à vous répondre : j’ai été on ne peut plus occupé. Je mets ma signature sur le traité des œuvres 118 à 121. –

Les Études de l’École chantante valent bien certains morceaux. Elles obtiennent en ce moment, jouées par Diémer[1], un très grand succès : surtout l’Abeille. Cependant je ne veux pas vous les compter comme tels : je ne vous demanderai que 200 pour les trois. Sans doute vous me trouverez fort raisonnable.

Réfléchissez pour la Prière des Bardes. Ce sera le succès de cet hiver. On le demande partout. Elle est tirée d’un morceau de Piano qui a le même titre, gravé chez Heugel bien avant le traité d’Italie. Je ne sais si nous ne pourrions pas nous entendre à cet égard. Schoot [sic] la vendit ou devait la vendre en Italie. Mais pouvait-il en être <propriétaire> puisqu’il n’y avait pas de droits de la propriété ?

Dans tous les cas je ne puis vous donner pour si peu un morceau qui me semble destiné à produire. Vous savez que partout on joue ces sortes de Trio depuis le grand succès du prélude de Bach[2].

Il me semble que 100 fr ne seraient pas trop.

Soyez assez bon, cher Monsieur pour me répondre le plus tôt possible et me dire votre pensée sur la propriété de la Prière des Bardes et aussi des autres morceaux qui ont paru avant le traité.

Bien à vous

Félix Godefroid

31 B^d Sébastopol