Paris 26 8^bre 82

Mon cher Éditeur.

Vous le voyez, je suis un infatigable travailleur, voici maintenant un grand opéra en cinq actes, que je fais paraître à mes frais et que je lance à toute vapeur.

Je viens vous demander votre appui, l’appui de votre Journal. En faisant connaître <mon> ouvrage, peut-être, s’il est bon, pensera-t-on à le monter sur quelque théâtre français ou étranger.

La Reine Isabelle et tous mes amis m’encouragent, j’ose espérer que vous me ferez l’honneur d’être de ces derniers.

À la fin du 2^me acte vous retrouverez la Marche du Roi David qui a été arrangée pour la harpe et pour laquelle vous m’avez galamment accordé une autorisation dont je vous remercie encore aujourd’hui.

Mes frais sont largement couverts. Je tirerai à 500. Peut-être me restera-t-il quelques partitions. D’ici à 3 mois si la chance me favorisait cependant je pourrais vous annoncer un chiffre supérieur.

M^me Érard[1] vient de signer pour 30 exemplaires, M^r Bondel pour cinq, etc. etc.

Comme le nombre m’est nécessaire et sur les demandes qui me sont faites surtout d’Espagne et de Belgique, j’ai décidé qu’une réduction de cinq francs sur le prix de ma partition, serait faite aux artistes.

J’ose donc espérer, mon cher éditeur, que vous voudrez bien seconder mes efforts.

Croyez à toute ma gratitude.

Votre dévoué

Félix Godefroid

26 rue des Écuries d’Artois.