Cher Monsieur
Je vous remercie de l’excellente lettre que vous venez de m’adresser et qui me prouve une fois de plus la délicatesse de vos sentiments.
Je ferai, en cette occasion, tout ce que vous me dicterez. Vous m’accordez si généreusement de laisser la Marche dans ma nouvelle partition que je ne puis avoir un meilleur guide que vous-même.
Je n’ai aucun traité à conclure, je n’ai aucun théâtre, aucun éditeur, et je resterai probablement très longtemps, si ce n’est toujours, maître de ma partition. À moins que, représentée, à Bruxelles, à Bordeaux, ou à Lyon, elle n’obtienne un succès tout-à-fait inattendu (pour par moi du moins.)
Dans tous les cas soyez assez bon pour me tracer quelques lignes que je pourrais toujours mettre sous les yeux de l’imprudent dont le désir serait de prendre quelques arrangements, de faire quelques combinaisons avec moi, afin de sauvegarder vos intérêts et votre propriété du morceau de Harpe.
Mon offre des 4 mains, ou de tout autre combinaison, subsiste toujours, tant je voudrais vous prouver ma reconnaissance.
Votre très dévoué
Félix Godefroid
Paris 27 Déc. 82